La princesse, dans un palais de rose pure, Sous les murmures, sous la mobile ombre dort, Et de corail ébauche une parole obscure Quand les oiseaux perdus mordent ses bagues d'or. Elle n'écoute ni les gouttes, dans leurs chutes, Tinter d'un siècle vide au lointain le trésor, Ni, sur la forêt vague, un vent fondu de flûtes Déchirer la rumeur d'une phrase de cor. Laisse, longue, l'écho rendormir la diane, Ô toujours plus égale à la molle liane Qui se balance et bat tes yeux ensevelis. Lire La Belle au Bois dormait... de Paul Verlaine. Si proche de ta joue et si lente la rose Ne va pas dissiper ce délice de plis Secrètement sensible au rayon qui s'y pose. Paul Valéry
On bat la retraite – écoutez! – Dans les Etats voisins de Riquet-à-la-Houppe, Et nous joignons l'auberge, enchantés, esquintés, Le bon coin où se coupe et se trempe la soupe!
(Publié le 20 août 2006) (Mis à jour le: 8 mai 2014) La Belle au Bois dormait. Cendrillon sommeillait. Madame Barbe-bleue? elle attendait ses frères; Et le petit Poucet, loin de l'ogre si laid, Se reposait sur l'herbe en chantant des prières. La Belle au Bois dormait... - Amour - Cultivons nous. L'Oiseau couleur-du-temps planait dans l'air léger Qui caresse la feuille au sommet des bocages Très nombreux, tout petits, et rêvant d'ombrager Semaille, fenaison, et les autres ouvrages. Les fleurs des champs, les fleurs innombrables des champs, Plus belles qu'un jardin où l'Homme a mis ses tailles, Ses coupes et son goût à lui, – les fleurs des gens! – Flottaient comme un tissu très fin dans l'or des pailles, Et, fleurant simple, ôtaient au vent sa crudité, Au vent fort, mais alors atténué, de l'heure Où l'après-midi va mourir. Et la bonté Du paysage au coeur disait: Meurs ou demeure! Les blés encore verts, les seigles déjà blonds Accueillaient l'hirondelle en leur flot pacifique. Un tas de voix d'oiseaux criait vers les sillons Si doucement qu'il ne faut pas d'autre musique… Peau d'Ane rentre.
1 poème < Page 1/1 Une princesse, au fond des bois, A dormi cent ans autrefois, Oui, cent beaux ans, tout d'une traite. L' enfant, dans sa fraîche retraite, Laissait courir le temps léger. Tout sommeillait à l' entour d'elle: La brise n'eût pas de son aile Fait la moindre feuille bouger; Le flot dormait sur le rivage; L' oiseau, perdu dans le feuillage, Était sans voix et sans ébats; Sur sa tige fragile et verte La rose restait entr' ouverte: Cent printemps ne l' effeuillaient pas! Le charme eût duré, je m' assure, À jamais, sans le fils du roi. Il pénétra dans cet endroit, Et découvrit par aventure Le trésor que Dieu lui gardait. Un baiser, bien vite, il dépose Sur la bouche qui, demi-close, Depuis un siècle l' attendait. La dame, confuse et vermeille, À cet inconnu qui l' éveille Sourit dans son étonnement. Paul Valéry: La belle au bois dormant - Le blog de mots-textes. Ô surprise toujours la même! Sourire ému! Baiser charmant! L' amour est l' éveilleur suprême, L'âme, la Belle au bois dormant. La Belle au Bois dormant Poèmes de Louise Ackermann Citations de Louise Ackermann Plus sur ce poème | Voter pour ce poème | 162 votes < Page 1/1 Les poèmes A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z Les poètes Z
Une princesse, au fond des bois, A dormi cent ans autrefois, Oui, cent beaux ans, tout d'une traite. L'enfant, dans sa fraîche retraite, Laissait courir le temps léger. Tout sommeillait à l'entour d'elle: La brise n'eût pas de son aile Fait la moindre feuille bouger; Le flot dormait sur le rivage; L'oiseau, perdu dans le feuillage, Était sans voix et sans ébats; Sur sa tige fragile et verte La rose restait entr'ouverte: Cent printemps ne l'effeuillaient pas! Le charme eût duré, je m'assure, À jamais, sans le fils du roi. Il pénétra dans cet endroit, Et découvrit par aventure Le trésor que Dieu lui gardait. Un baiser, bien vite, il dépose Sur la bouche qui, demi-close, Depuis un siècle l'attendait. La dame, confuse et vermeille, À cet inconnu qui l'éveille Sourit dans son étonnement. Ô surprise toujours la même! Sourire ému! Baiser charmant! L'amour est l'éveilleur suprême, L'âme, la Belle au bois dormant. Louise Ackermann, Premières poésies, 1871